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La chirurgie esthétique: comment affecte-elle la santé mentale des femmes?


Sam Moghadam Khamseh via Unsplash

Une opération a pour définition «une intervention pratiquée sur un malade par un chirurgien» dans Larousse. Je ne pense pas qu'il soit probable que beaucoup de gens voudraient vivre une telle chose, pourtant chaque année environ 15 millions de gens, les hommes comme les femmes, choisissent d’avoir des procédures esthétiques dans le monde selon «La Société Internationale de Chirurgie Plastique Esthétique». Ce sont seulement celles qui sont chirurgicales, 17 millions d’opérations esthétiques non-chirurgicales sont effectuées chaque année selon la même source. Elles sont devenues si populaires que les parents au Coré du Sud les offrent à leurs enfants à l'âge de 16 ans. Étant si répandues et accessibles, est-ce qu’elles sont vraiment sans danger pour la santé? Peut-être que c'est le cas pour la plupart des opérations quand on considère la santé physique. Pour la santé mentale par contre, je ne suis pas si sûre.


Photo prise du site "https://acteurdemasante.lu"

Il existe une obsession pour la chirurgie esthétique comme existe-t-il pour toutes les choses qui donnent du plaisir. Augmentation mammaire, *lifting*, liposuccion : les techniques de remodelage du corps se multiplient. Les jeunes femmes sont entraînées dans ce monde plein d'altérations corporelles par leurs influenceurs favourites sur les réseaux sociaux ou par l'industrie cinématique qui n’hésite pas à publier une image corporelle inaccessible ou par les cliniques esthétiques qui attendent en embuscade sur Internet pour les chasser. On est tellement habitué à ce que les gens modifient leur corps, nous avons développé une tendance à célébrer ceux qui l'ont eu. Mais on oublie que certaines développent une dépendance au bistouri. Une dépendance assez dangereuse qui ne doit pas être ignorée. Il y a des gens qui ont subi une vingtaine d’interventions et qui ne sont jamais satisfaits du résultat, qui pensent toujours à la prochaine opération dont ils pensent avoir besoin. Dans ce cas là, ce n’est plus un outil qui sert à annihiler les insécurités que les jeunes femmes ont mais une méthode de destruction tant pour la santé physique que mentale.

Photo prise du site "Information Hospitalière"

Ce trouble mental est appelé «dysmorphophobie» et est inclus dans le *Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders*, la bible nord-américaine de la psychiatrie. Ce trouble mental, qui s’apparente au trouble obsessif-compulsif, conduit ses victimes à entretenir une préoccupation excessive pour un léger défaut corporel, même imaginaire. Littéralement obsédées par une cuisse de cheval proéminente, par des seins trop petits — ou trop gros — ou par une paupière tombante, ces personnes ne manquent aucune occasion de se regarder dans le miroir, pensent continuellement à leur « défaut » et en viennent à se retirer de la vie sociale par peur du regard des autres. Ce trouble, qui apparaît généralement à l’adolescence, est lié au processus de développement et est plutôt de nature individuelle. Évidemment, la pression sociale intensifie cette préoccupation pour la beauté. La société n’est pas seule à blâmer. Les chirurgiens ont aussi une responsabilité. « Une personne bien dans sa peau se sentira plus belle, en principe, après une intervention visant à améliorer son apparence. Pas les personnes dysmorphophobiques. C’est pourquoi les chirurgiens devraient refuser de les opérer. » dit Ariel Stravynski, professeur de psychologie clinique à l’Université de Montréal. Qu’est-ce qui peut être fait pour empêcher les jeunes femmes de tomber dans cet abîme? C’est ça la question que l’industrie doit se poser au lieu de chercher des nouvelles façons pour en profiter. Bien sûr qu’il ne faut pas accuser toute une industrie. La chirurgie esthétique a sûrement aidé beaucoup de gens à regagner leur confiance en soi. Selon une étude réalisée en utilisant l'échelle d'apparence Derriford, qui contient des questions ou des affirmations telles que: «Quel est votre degré de malaise lorsque vous allez à la plage?» l'image corporelle s'est améliorée pour 75% des patientes après l'injection. Ce résultat pose la question: n’est-il pas possible d'améliorer le regard sur soi sans subir une intervention chirurgicale ou d'autres formes d'opérations? Aussi, est-il possible de penser qu'un gain de confiance en soi qu'une personne n'a pas réalisé par elle-même serait permanent ? Je ne pense pas. L'estime de soi devrait être déterminée par soi-même, et non par une intervention extérieure.


Rédigé par: Irmak Üzüm

Edité par: Şevval Kalkan

Oeuvres cités: https://www.prnewswire.com/news-releases/the-latest-global-survey-from-isaps-reports-a-significant-rise-in-aesthetic-surgery-worldwide-301715284.html https://gazettedesfemmes.ca/2564/accros-au-bistouri/#:~:text=Accumuler les chirurgies esthétiques peut,qui mène à l'obsession.&text=Marie-Claude Bourdon-,Accumuler les chirurgies esthétiques peut dénoter un mal sournois %3A la,qui mène à l'obsession. https://www.slate.fr/story/231150/chirurgie-plastique-esthetique-pas-bonheur-estime-de-soi-corps-parfait http://www.derriford.info/


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